km 39 888 : Cuzco et la Vallée Sacrée Partie 1

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau point kilométrique très orienté une fois encore sur l'archéologie et plus précisément sur la civilisation Inca.

Mais au Pérou et autour de Cuzco : Quoi de plus normal ?

Commençons par cette route qui nous emmène une fois de plus à travers la cordillère des Andes.

On passera des cols à 4800 mètres et nous rencontrerons de nombreux Lamas, Alpagas et vigognes une nouvelle fois mais en énorme quantité.

Il faut dire que dans cette partie des Andes, le Lama et l'Alpaga ne sont pas que des animaux à laine, ils sont aussi élevés pour leur viande.

On sera aussi suivi par le fameux condor des Andes, difficile à contempler en conduisant mais majestueux comme on nous l'avait présenté.

le Condor des Andes

Vigogne Inside...

Lama et Alpaga sur les hauteurs des Andes

Une fois arrivé à Cuzco, on se dirige vers le Camping très connu des voyageurs : Quinta Lala.

L'emplacement vaut le détour et on s'y sent vraiment bien, de quoi en faire l'axe de nos excursions pour les prochains jours mais aussi la salle de visionnage des matchs de l'équipe de France ! VAMOS FRANCIA

La ville en elle même est un cauchemar pour les camping caristes, la plupart des rues sont inaccessibles pour les grands véhicules, en largeur comme en hauteur et on passera 1 heure à se sortir de ce pétrin... l'enfer !

Bien entendu je n'ai pas su garder mon calme face aux centaines de klaxonnes... suis Français après tout :)

La première après midi nous permettra de visiter la ville en diagonale, le lendemain on ira un peu plus loin dans la visite des monuments historiques.

L'architecture de Cuzco et... c'est tout !

Voilà, pas plus de photos de Cuzco et ce sera mon carton rouge des villes que nous avons visité depuis le début de l'aventure : Interdit de prendre des photos PARTOUT : Des musées en passant par les églises...

C'est catastrophique pour moi qui aime vous partager ces quelques images... j'en suis sincèrement consterné !

Nous avons d'ailleurs annulé 2 visites à cause de cela, l'agacement chez moi à un moment cassé le ressort de la découverte : Tant pis pour Cuzco.

On se baignera dans la foule, savoureux mélange de touristes et de locaux habillés en habits d'autrefois pour les "Donata" des touristes plus que par volonté de faire perdurer les traditions... dommage encore !

En bref : on à perdu du temps dans cette ville trop orientées touristes mais... on nous avait prévenu !

Donata por favor... et notre boucherie :)

Les magasins artisanaux, pour le plus grand plaisir des touristes ET du colis Amérique du sud !

On prend la direction de notre premier site Archéologique Inca.

Il est vrai qu'après les nombreux et magnifiques sites Mayas que nous avions visité au travers du Mexique, Guatemala et Belize, on attendait beaucoup de la civilisation Inca.

On démarre donc la vallée sacré par la visite du site Sacsayhuamán.

En général, le jour qui précède une visite de site comme celui ci, on essaye de passer la soirée en famille devant un documentaire qui nous présente le site en détail histoire de pouvoir nous "passer" de guide mais aussi de pouvoir travailler à retrouver chaque bâtiments avec Valentine et Pauline.

En général si la visite nous oblige à annuler les cours prévus sur la journée, elles sont chargées de nous faire un résumé écrit en rentrant ce qui nous permet de leur faire imprimer la visite et de travailler encore et encore l'expression écrite des filles :)

Passons cette parenthèse : Pas de documentaire sur Youtube ! On décide alors de prendre un guide et je vous assure que ce fut très drôle !

La particularité du site c'est surtout de se rendre compte de la maîtrise architecturale des incas et de leur grande qualité de fabrication d'une manière générale.

Que dire sur ce site ?

En noir la réalité des différents site internet qui le décrive, en bleu le récit de notre guide.

Sacsayhuamán est une forteresse inca (pour notre guide : Site cérémoniel) située à deux kilomètres de la ville de Cuzco au Pérou. Construite à l'origine dans un but défensif, la forteresse se trouve à 3 700 m d'altitude (Dans le but de faire des offrandes au dieu d'après notre guide). Elle a la forme d'une tête de puma, animal sacré dans la tradition inca. (forme d'un éclair pour le dieu éclair d'après le guide...)

Cette immense forteresse (pour notre guide : Site cérémoniel), fut érigée à l'initiative de l'inca Pachacutec et sur les plans de son architecte Huallpa Rimachi. La Forteresse fut poursuivie sous le règne de Tupac Yupanqui, et achevée sous celui de Huayna Capac. On estime que plus de 20 000 hommes travaillèrent pendant 50 ans à sa construction. (construite à l'initiative de Huayna Capac quelques années avant l'arrivée des conquistadors en hommage à son père...)

Elle est composée de trois remparts parallèles longs de 600 m, disposés en zigzag, (pour notre guide c'était les murs du temple du dieu éclair d'où les formes d'un éclair...) lesquels sont constitués de blocs monolithiques, (le plus grand mesure 9 m de haut, 5 m de large et 4 m d'épaisseur, pour un poids d'environ 350 tonnes (pour notre guide, 4 mètres de haut par 4 de large et 120 tonnes...) parfaitement assemblés et encastrés les uns dans les autres. Les techniques utilisées pour transporter ces masses restant un mystère même si notre guide, dans la confidence des Incas savait que des boulets de roches placés sous la charge leur permettaient de les faire "rouler" vers leur destination.

Bon je ne vais pas le démolir plus, le boulet c'était bien lui et il était soit incompétent ou tout simplement n'avait il pas digéré la défaite du Pérou contre la France ;) 

On retiendra la première solution mais en tout cas les guides pour nous : C'est FINI !

Ce qui reste le plus impressionnant dans les constructions inca, c'est cette faculté à produire des murs dont les roches ne sont fixées avec aucun liant, grâce à un assemblage au millimètre la plupart du temps.

Revenons à l'histoire : Les enceintes, qui mesurent à peu près 360 m de long, sont reliées par des escaliers et des portes en forme de trapèze.

En 1533, le chroniqueur espagnol Sancho Pedro de la Hoz écrivait d'ailleurs sur cette forteresse  :

« Dans tout le pays, vous ne trouverez pas de murailles aussi magnifiques. Elles sont composées de pierres si grandes, que personne ne peut croire qu'elles y aient été amenées par des êtres humains... Ni l'aqueduc de Ségovie, ni aucune autre construction réalisée par Hercule ou par les Romains ne peut être comparée à celle-ci. »

La forteresse comptait également trois tours dont il reste les fondations :

La tour ronde de Muyomarca abritait l'Inca et sa cours pendant les périodes de méditation et de jeûne.

La tour de Paucamarca avait une fonction plus religieuse et était vouée au culte du Soleil. Sa base au sol est constituée d'un cercle de pierres d'une douzaine de mètres de diamètres et d'une structure en étoile dont la signification n'est pas éclaircie. D'après la légende, elle était reliée au temple du Soleil par un réseau de galeries souterraines.

La tour de Sullamarca était réservée à la garnison et abritait des dépôts de nourritures, d'armes et de vêtements

On est loin du site cérémoniel donc !

Difficile de comprendre comment ont pu se déplacer ces énormes blocs de roche... mais surtout avec un assemblage aussi précis !

Encore et toujours des Alpagas :)

Fait historique : 

C'est sous les murailles de Sacsayhuaman que se joua l'un des derniers épisodes de la conquête du Pérou.

En 1536, lors du soulèvement de Manco Inca, les Espagnols qui tenaient le centre de Cuzco furent assaillis de toutes parts par des milliers de soldats incas.

Ils réussirent de justesse à conserver leurs positions et tentèrent une contre-attaque sur Sacsayhuaman qui se solda par un échec : Juan Pizarro, le plus jeune des quatre frères Pizarro, y fut mortellement blessé.

Cette bataille donna également lieu à l'héroïque épisode du capitaine Inca Cahuide, passé à la postérité : alors que les Espagnols assaillaient la tour où il s'était retranché avec plusieurs guerriers, il préféra sauter dans le vide et alla s'écraser au pied de celle-ci plutôt que de se rendre....

De toutes les batailles de conquête du Pérou par les espagnols, le siège de Sacsayhuaman est le plus précis, relaté par un témoin oculaire de la bataille : Pedro Pizarro (le cousin des quatre frères), dans sa chronique rédigée en 1571.

Voilà pour l'histoire de ce site ! 

On prend la route maintenant de la ville de Ollantaytambo, c'est de là que notre expédition pour le Machu Picchu partira... mais c'est aussi une ville qui abrite un site archéologique magnifique.

Ollantaytambo est une forteresse inca dont le nom signifie l'auberge d'Ollantay, du nom d'un guerrier. Elle fut le siège de combats acharnés entre Incas et Espagnols, Manco Inca s'y réfugiant pour tenter de fédérer la résistance inca après la chute de Cuzco.

Sans nous en rendre compte, on suivait l'histoire de la fin de l'empire Inca au travers de leur ruine.

Mais cette fois ci ce n'en était pas vraiment une, la Forteresse est en excellent état ! car depuis le début de nos visites nous n'avions vu que fondation ou sous bassement... et il fallait souvent une énorme imagination pour se projeter....

Cette forteresse est située à 75 km au nord-ouest de Cuzco, à 2 800 m d'altitude.

Un accueil un poil moins touristique !

Comme je le disais précédemment, c'est l'un des seuls vestiges de l'architecture urbaine inca avec ses bâtiments, ses rues et ses patios en parfait état.

Dans la partie haute se trouvent les vestiges du temple, les plus remarquables étant six blocs assemblés entre eux avec une grande précision par des blocs plus minces.

Ollantaytambo, renferment des pierres travaillées avec une admirable perfection encore une fois, dans la pure tradition des constructions Inca ; cependant ces constructions correspondent à une époque très ancienne et bien antérieure à l'histoire des Incas !

Des analyses d’ADN ancien établissent la preuve d'un peuplement humain sur ce site au cours de la période 600 à 400 av. J.-C mais il ne reste aucune information sur ces peuples qui ont pu s'y succéder.

Les incas, avant les espagnols, avaient aussi fait des conquêtes importantes et décimé des peuples complets et les avaient rendus esclaves voir parfois objets de sacrifices humains pour les dieux.

La forteresse se compose de cinq étages de terrasses donnant sur le ravin, et de six sur la vallée, sans compter une longue muraille fortement épaisse qui lui sert de base.

Le positionnement de la forteresse permettait de voir les ennemis arriver de très loin !

Les 5 étages de la forteresse et les terrasses servant à l'époque pour les cultures

Les habitations restaurées à flanc de colline

La taille des pierres est plus précise encore qu'à Cuzco, bien que la pierre qui a servi à la construction de la forteresse d'Ollantaytambo soit plus dur et plus difficile à travailler que le calcaire des remparts de la ville du Soleil.

Les blocs sont taillés presque dans la forme voulue et prêts à être installés. Parmi eux, on remarque à plusieurs endroits qu’ils sont travaillés afin de recevoir la pince d’arrêt en « T ».

Des maisons, privées de leurs toits, se dressent de tous côtés autour de la forteresse dans des endroits presque inaccessibles ! 

Les unes sont longues et étroites, d'autres sont carrées. Elles ont des ouvertures qui devaient être des portes et des fenêtres mais il n'en reste rien : Difficile à affirmer donc.

À l'intérieur, des niches sont pratiquées dans les murs. Elles sont bâties en schiste recouvert de boue jaunâtre. Les toits manquent car ils étaient faits de paille et que 500 ans... ça commence à faire long pour de la paille !

La splendide forteresse qui domine la Vallée

La carrière d'où furent extrait les matériaux pour construire les fortifications est située de l'autre côté d’un torrent, à une hauteur vertigineuse. On divisait la pierre, en la chauffant, suppose-t-on, par la combustion de paille, et ensuite par une projection d'eau froide, qui déterminait la rupture en morceaux de toutes dimensions.

Il est surprenant voir inimaginable que ces blocs immenses aient pu être transportés de l'élévation où est située la carrière vers le sommet de la colline de Tambo.

Plus étonnant encore, les pierres taillées arrivaient intactes à leur destination.

Quels étaient donc leurs moyens de transport ? puisque ni les distances, ni la dimension des matériaux, ni les obstacles de tout genre résultant de torrents à franchir ou de montagnes à escalader, ne constituaient des barrières suffisantes pour arrêter leurs travaux ?

Les spécialistes considèrent que les blocs furent transportés et montés jusqu'au temple par un système de plans inclinés dont on augmentait la longueur, à mesure que le travail gagnait en hauteur... quelle entreprise difficile à mettre en oeuvre ! 

On employait aussi, à cet effet, des cordes et des câbles que fabriquaient les Incas. Il faut aussi attribuer la réussite de ces vastes entreprises au caractère et à la patience des Incas.

La difficulté était également vaincue par leur mode de vie. Pour bâtir les maisons particulières, toute la ville se mettait à l'œuvre, et pour les édifices publics, une ou plusieurs provinces, s'il le fallait ; de cette sorte, on suppléait par la puissance du nombre et par la force aux immenses ressources que l'art nous présente aujourd'hui. La population inca est estimée à 10 millions d’habitants environ

Nous avons passé plusieurs heures dans ces magnifiques ruines, MAIS une petite déception tout de même, c'est l'absence d'art dans les constructions.

Tous les bâtiments sont vraiment parfait mais il est étonnant de ne pas voir plus de "sculptures" ou de "frises", des traces de l'histoire qui permet aux visiteurs de se faire sa propre interprétation de ce qui à pu se passer ici... voir quelques couleurs dans les parties intérieures ?

Surtout que les peuples conquis par les Incas avaient le plus souvent la maîtrise de cet art, pourquoi se concentrer EXCLUSIVEMENT sur la forme des bâtiments ?

En exagérant juste un peu cette analyse, on a l'impression d'être plus face à de l'ouvrage "moderne", un sentiment qui se prolongera au travers de toutes nos visites des ruines de la vallée sacrée.

@ Bientôt pur un nouveau récit !

Berti